Noë Chabot naît en Dordogne en 1869, dans une famille modeste, et devient curé d’une paroisse rurale en 1899. La vie s’écoule paisiblement jusqu’à ce que l’on attribue au curé Chabot une liaison amoureuse avec l’institutrice du village.
Il décide alors de quitter sa cure et d’embarquer pour le Mexique. Trois mois plus tard il est de retour, et demande pardon à l’évêque qui l’envoie en pénitence. Entre temps, la loi de Séparation des Églises et de l’État échauffe les esprits. Le curé Chabot, désormais sans cure, prend position en faveur de la loi et s’affiche clairement comme républicain. Un curé républicain, à cette époque-là, c’est inimaginable ; la hiérarchie catholique le prend en grippe.
Chabot ouvre alors un bistrot dans le cœur de Périgueux, et devient l’un des représentants les plus fameux du Monbazillac, le vin blanc local. La guerre est réellement engagée avec les autorités catholiques et Chabot n’en reste pas là. Il écrit des vers incendiaires sur sa hiérarchie, et se lance dans la mise en scène et la production de plus de 300 cartes postales cinglantes et drôles, dans lesquelles il se moque ouvertement des autorités religieuses et des bigots.
Dans le même temps, son bistrot prospère et l’on vient de partout rencontrer le Curé Bistrot. Finalement la guerre aura raison du commerce et Chabot finira seul et ruiné dans un hospice pour vieux curés, en 1943. Voilà l’histoire vraie du Curé Bistrot écrite par François Perroy, étayée par la collection de cartes postales de Henri Brives, et publiée par Copédit à Périgueux en 1986.
Vingt ans plus tard, je me suis lié d’amitié avec François Perroy. Nous nous lançons, sans trop d’expérience, dans l’écriture d’un long-métrage inspiré de la vie de ce Noë Chabot. Après quelques mois de travail, nous envoyons notre synopsis au producteur Alain Mayor. Par un coup de chance incroyable, ce dernier vient de mettre fin à une collaboration avec deux scénaristes, portant sur ce même Noë Chabot. Et ces deux scénaristes sont tout sauf des inconnus : Diego Buñuel (petit-fils de Luis Buñuel) et Jean-Claude Carrière (Borsalino, Le charme discret de la bourgeoisie, Cyrano de Bergerac). Ravi de relancer son projet il va nous faire accompagner, lors de l’écriture du scénario, par son ami Marc Perrier (Subway, Le Grand Bleu).
Le projet n’aboutira pas, malgré des échanges constructifs avec des pointures comme Patrice Leconte ou José Garcia. Le scénario est toujours disponible, n’hésitez pas à me contacter pour plus de détails.